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C’est la première rétrospective dont fait l’objet le photographe italien Paolo Roversi en France, au Palais Galliera, à Paris. Ceux qui ne l’ont pas encore vue ne doivent plus attendre. Cette exposition agit sur le visiteur comme une lente déflagration tant ses clichés restent en mémoire, longtemps après avoir été regardés. Ses photos ressemblent à des peintures d’un autre siècle, auréolées d’une lumière intense, vibrante, qui floute les contours.
Dans son studio-atelier situé dans le 14e arrondissement de Paris, Paolo Roversi a l’habitude de s’installer à côté de son appareil plutôt que derrière et dirige le faisceau d’une lampe torche sur le mannequin plongé dans le noir, ce qui engendre des portraits saisissants, notamment de Kate Moss, Naomi Campbell ou encore Guinevere Van Seenus.
Le parcours non chronologique et non thématique de l’exposition réunit pêle-mêle cent quarante œuvres de l’artiste qui se dit artisan. « Nous ne voulions pas d’une exposition didactique avec des photos installées sur des murs blancs. Nous souhaitions laisser la place à la contemplation », souligne Sylvie Lécallier, commissaire de l’exposition.
D’abord plongé dans la pénombre, le visiteur est entraîné vers la lumière, la scénographie transformant le rez-de-chaussée du Palais Galliera en studio de l’artiste, dont l’imaginaire éclôt sur les murs peints d’un rouge profond. « Paolo Roversi se définit comme un photographe de mode et assume cette qualification, son parcours est jalonné de commandes qui ont construit son œuvre, avec une fidélité à Yohji Yamamoto et à Rei Kawakubo. L’intemporalité de ses clichés contraste avec le système même de la mode, qui se caractérise par un renouvellement permanent », poursuit Sylvie Lécallier.
Le visiteur ne trouvera pas de cartel sous les photos, pour qu’il puisse avoir la liberté de se perdre, de suivre son instinct, de se laisser saisir par la puissance et la poésie des œuvres, des corps, des regards. Il pourra, s’il le souhaite, se référer au livret distribué à l’entrée de l’exposition, comprenant les légendes des clichés, pour répondre à une interrogation ou confirmer une impression. Mais la déambulation, toute en sensibilité, supporte parfaitement l’absence de mots.
Exposition « Paolo Roversi », au Palais Galliera, Musée de la mode de la Ville de Paris ; 10, avenue Pierre-Ier-de-Serbie, Paris 16e, jusqu’au 14 juillet.
Sophie Abriat
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